Par Marc Semo le
EDITORIAL – La signature d’un accord de défense avec Paris, le seul du genre avec un pays occidental, a valeur de symbole pour la Moldavie alors que Moscou rallume les tensions dans la région. La Moldavie met toujours plus le cap à l’ouest et le rôle de la France pour l’y aider est crucial, analyse notre éditorialiste Marc Semo.
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La Moldavie met toujours plus clairement le cap à l’ouest
Dans ce contexte la présidente moldave a intensifié le rapprochement avec Bruxelles et d’ici à la prochaine élection présidentielle prévue pour novembre 2024, Chisinau devrait avoir coupé les derniers liens rattachant encore la Moldavie à la Communauté des Etats Indépendants, qui sous le contrôle de Moscou, réunit les anciennes républiques soviétiques vassalisées. « Malgré les oppositions internes et les menaces hybrides, le chemin européen de la présidente Sandu est définitivement engagé mais il peut encore connaître des reflux, d’autant qu’elle doit performer dans un contexte politique difficile avec un appareil d’État aux capacités administratives limitées », relève Florent Parmentier géopolitologue et secrétaire général du Cevipof de Sciences Po Paris dans une note pour l’Ifri (Institut français des relations internationales) de juin 2023.
Chisinau met toujours plus clairement le cap à l’ouest mais les embûches restent nombreuses d’autant que Russie ne négligera aucun moyen pour faire perdre la présidente sortante en novembre prochain. C’est aussi pour cela, et avec une claire intention de déstabiliser Maia Sandu, que les séparatistes de Transnistrie redonnent de la voix. Réuni fin février, leur « parlement » a appelé la Russie « à prendre des mesures de protection » alors que leur territoire où vivent 200 000 Russes « serait soumis à une pression accrue des autorités moldaves ».
Ces dernières nient, affirmant que la région sécessionniste bénéficie aussi des « politiques de paix, de sécurité et d’intégration économique » menées par Chisinau en liaison avec Bruxelles. Mais surtout, elles s’inquiètent. C’est en arguant d’un tel prétexte et d’un appel des séparatistes prorusses du Donbass que Poutine avait lancé en février 2022 son « opération spéciale » en Ukraine.
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