« Vous n’êtes peut-être pas intéressés par la géopolitique, mais la géopolitique s’intéresse à vous » : telle est la mise en garde des chefs des services de renseignement des pays du « Five Eyes » (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni et États-Unis) aux grandes entreprises. Pour les sociétés, les chocs internationaux sont devenus aujourd’hui aussi importants que les défis financiers et les résultats opérationnels. En quelques jours, des secteurs entiers sont bouleversés par le déclenchement de conflits, l’adoption de sanctions ou la création de blocus. Et la réorganisation des chaînes de valeur qui en résulte ouvre de nombreuses opportunités pour les entreprises qui savent les saisir. Qu’il s’agisse de la guerre russo-ukrainienne, des actions houthies en Mer Rouge ou encore, moins récemment, du Covid-19, tous ces événements géopolitiques ont eu une traduction géoéconomique imprévisible, immédiate et massive. Et ont ouvert des fenêtres d’opportunité pour les entreprises…
Face à cette instabilité chronique, les entreprises s’interrogent souvent et, parfois, paniquent : quelle est la meilleure façon d’absorber ces chocs dans leurs stratégies ? Quelle méthode doivent-elles suivre pour anticiper et réduire les risques ? Comment réagir aux crises répétées, en termes de production, d’approvisionnement et d’innovation ?
Toutefois, un capitaine, aussi remarquable soit-il, ne peut pas se consacrer exclusivement à la navigation. Et un PDG n’a souvent ni le temps, ni la formation pour diffuser une culture géopolitique solide mais réactive dans son organisation. Face à l’abondance des risques et des opportunités géopolitiques, il est temps de doter les grandes entreprises d’un Chief Geopolitical Officer (CGO). Il permettra aux entreprises non seulement de se préparer aux crises internationales mais aussi d’en tirer parti.
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