« La Roumanie est un pays avec de fortes inégalités, où beaucoup ont le sentiment d’être des laissés-pour-compte, des victimes du “système” » (PARMENTIER – Nouvel Obs)

Entretien  L’ancienne république soviétique, désormais membre de l’UE et de l’Otan, cruciale pour la sécurité du Vieux Continent, voit s’affronter souverainistes illibéraux et démocrates pro-européens. Les premiers pourraient bien l’emporter lors du second tour de l’élection présidentielle le 18 mai. L’éclairage de Florent Parmentier, secrétaire général du Cevipof/Sciences-Po et spécialiste de l’Europe centrale et orientale.

Cinq mois après l’annulation du premier tour de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, remporté à la surprise générale par un candidat populiste quasi-inconnu, Calin Georgescu, sur fonds de manipulations du réseau social chinois TikTok et de soupçons d’ingérences russes, la Roumanie est retournée aux urnes dimanche 4 mai, plébiscitant encore une figure de l’extrême droite : George Simion, président du parti nationaliste Alliance pour l’Unité des Roumains, est arrivé largement en tête du premier tour du nouveau scrutin, recueillant 40 % des suffrages. A 38 ans, cet ancien hooligan plusieurs fois épinglé pour ses débordements dans les stades, qui prône le retour de la Grande Roumanie de l’entre-deux-guerres – comprenant une partie de l’Ukraine –, estime que la Shoah est un « problème mineur » et veut stopper toute aide à l’Ukraine, le pays limitrophe, affrontera le maire centriste et pro-européen de Bucarest Nicusor Dan (photo – 21 % des voix) au second tour le 18 mai. Le duel, qui pourrait faire basculer la politique étrangère de ce pays membre de l’Union européenne et de l’Otan, sera scruté à Bruxelles.

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