Loin de n’être qu’un simple document bureaucratique, la définition d’une stratégie nationale de défense demeure un acte politique fondamental, qui plus est dans une période de fragmentation géopolitique majeure. Elle consiste à nommer les menaces, hiérarchiser les priorités, mobiliser les moyens (militaires, économiques, industriels) et fédérer la société autour d’un projet commun de résilience. A l’heure où les conflits régionaux se multiplient et où les défis technologiques bouleversent les équilibres stratégiques, une vision cohérente est indispensable pour éviter des réponses improvisées et à courte vue.
La publication d’une telle stratégie a aussi une dimension démocratique : elle crée un espace de débat, associe le Parlement et la société civile, et légitime les arbitrages budgétaires. Dans des démocraties européennes confrontées à la montée des populismes, cette transparence est un gage de crédibilité.
C’est dans ce contexte que la comparaison entre la stratégie nationale de défense roumaine (2025-2030), adoptée le 26 novembre 2025, et la mise à jour 2025 de la stratégie française en juillet dernier prend tout son sens, au-delà des particularismes nationaux, révélant une convergence frappante sur l’essentiel.
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