Cyrille BRET – Rémi DROUIN – 3 mars 2016
Même si les résultats ne sont pas définitifs et même si les médias occidentaux ont généralement salué la victoire du président Rohani, les deux élections tenues vendredi dernier indiquent que le statu quo prévaudra jusqu’aux élections présidentielles de 2017. Trois principaux enseignements peuvent être tirés des élections de vendredi dernier au Parlement (290 sièges pour 4 ans) et à l’Assemblée des Experts (88 sièges pour 8 ans).
Les textes de Cyrille BRET et Rémi DROUIN sur l’Iran sont ici : Bret Drouin Iran Huff Post, Bret Drouin Iran L’Orient Le Jour, Les Echos Iran et Iran IPhilo.
Premier enseignement : il ne s’agit ni d’un plébiscite en faveur du président Rohani au Parlement (Majlis) ni d’un camouflet infligé à ses adversaires : le taux de participation global (60%) est modeste pour l’Iran et sensiblement bas dans la grande région de Téhéran (45% environ). La mobilisation est limitée car l’offre politique reste très contrôlée. Les différentes factions du régime iranien n’ont pas profondément modifié le rapport de force antérieur à l’élection.
Deuxième enseignement : la montée en puissance de l’alliance entre réformateurs et modérés est limitée. D’une part, les soutiens du président Rohani n’ont remporté la majorité ni au Majlis ni parmi les Experts. D’autre part, les réformateurs les plus dynamiques sont toujours absents de la scène politique du fait de la sélection de 6200 candidats (sur 12 000 initialement) par les Gardiens de la révolution. Enfin, le retour de Rafsandjani à l’Assemblée des Experts laisse encore incertaine la succession du Guide Suprême Khamenei.
Troisième enseignement : le statu quo en politique intérieure est confirmé. Autrement dit, la réorientation diplomatique et l’ouverture économique n’entraîneront pas de modification institutionnelle à court terme.