De quoi le retour de la conscription en Suède est-il le symptôme ? (PARMENTIER sur Europe 1)

Florent Parmentier a été interrogé dans le journal d’Europe 1 diffusé le vendredi 3 mars 2017.

Que penser du retour de la conscription en Suède ? La Suède est avec la Finlande l’un des deux pays de l’espace nordique et baltique (hors Russie) ne faisant pas partie de l’OTAN,  au contraire de la Norvège, du Danemark ou des États baltes. Le retour de la conscription ne se fait pas en raison de questions de cohésion nationale, ni même du fait de la crise des migrants : le Ministre de la Défense Peter Hultqvist a évoqué la question de la Crimée pour justifier cette décision. Sans doute convient-il d’emblée de remettre à sa juste place l’importance du service militaire, qui ne devrait toucher au final qu’un nombre très limité d’élus :  on parle en effet de 4000 jeunes par année.

Cette décision marque en tout cas une prise de conscience grandissante de l’importance des questions militaires pour les États membres de l’Union européenne.  Jusqu’à présent, la Suède ne faisait pas partie des États qui ont le plus investi dans l’armée : en 1991,  2,5% du PIB suédois était consacré à la défense, et ce chiffre est tombé à seulement 1,1% en 2015. La décision suédoise est donc le symptôme d’une perception des enjeux de sécurité combinant diverses craintes à l’égard de la Russie,  concernant les actions  en Ukraine où la volonté de l’armée russe de tester les espaces sous-marin et aérien de la Suède ces dernières années.

Vue de Stockholm,  la perception des enjeux de sécurité est donc sans doute plus proche de celle des Baltes et des Polonais que des Etats de l’Ouest du continent européen. Pour en savoir plus,  vous pouvez écouter le journal à l’adresse suivante: Emission Europe 1 (vers 1’30’50)

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