Florent Parmentier était le 14 septembre dernier l’invité de France 24 pour analyser les grandes manoeuvres russo-biélorusses actuelles.
Les grandes manoeuvres Zapad 2017 russo-biélorusses sur l’air, la terre et la mer mobilisent officiellement 13 000 soldats des deux pays, mais vraisemblablement beaucoup plus (au-delà de 13 000 hommes, une observation internationale est possible dans le cadre de l’OSCE). On avance ainsi chez certains experts allemands et américains un chiffre plus proche des 100 000 soldats. Fait notable, l’Armée russe s’est considérablement renforcée sur son flanc Ouest depuis les dernières manoeuvres #Vostok2013, en troupes et en qualité. Une bonne partie de la modernisation de l’Armée russe a eu lieu ici.
Il est certain que cette opération a concentré tous les éléments d’une guerre de l’information, les uns insistant sur son potentiel offensif, les autres sur son caractère défensif. Les premiers rappelleront utilement que des manoeuvres militaires ont eu lieu dans le Caucase Nord en 2008, avant la guerre avec la Géorgie d’août 2008. Y a-t-il une attaque potentielle à prévoir en Biélorussie (les troupes russes restant après les manoeuvres), en Ukraine (nouvelle offensive), ou une annexion pure et simple des Pays baltes ?
On peut en douter, et pas seulement en raison de la tenue de la Coupe du Monde de football en Russie en 2018 – un événement de prestige pour le pouvoir russe. La Russie peut légitimement prendre en compte la montée en puissance de l’OTAN dans la Baltique, caractérisée par l’opération Anakonda 2016 qui a eu lieu en Pologne, et la présence américaine plus forte dans les forces armées ukrainiennes. Une présence américaine que la Présidence Trump n’est pas toujours prête à assumer, contrairement à son administration ou son Congrès.