La France est avec le Japon l’invité d’honneur du 22ème Forum économique international de Saint-Pétersbourg, sorte de Forum de Davos local. La conférence de presse d’Emmanuel Macron et de Vladimir Poutine était attendue : Florent Parmentier était invité jeudi 24 mai par Nathalie Lévy à s’exprimer sur BFM TV en compagnie de Pierre Lorrain, d’Ulysse Gosset et de Bruno Jeudy.
La rencontre a montré qu’Emmanuel Macron a été cohérent avec sa politique diplomatique qui consiste à « parler avec tout le monde », avec une triple affirmation à cette occasion : l’échange a été « franc et direct », résultant de visions différentes mais également d’une volonté de convergence : cela permet à Emmanuel Macron de réaffirmer « nous sommes indépendants », pour répondre à une critique répandue en Russie ; ensuite, Emmanuel Macron a pu réaffirmer qu’il n’était pas un néoconservateur, comme en témoigne une forme de pragmatisme sur la question syrienne, ne faisant pas du départ de Bachar al-Assad le préalable à tout règlement politique du conflit, mais en permettant de souligner le rôle que doivent jouer les réfugiés ; enfin, la volonté de ne montrer aucune naïveté : ne montrer « aucune faiblesse », rappeler au Président russe qu’il n’a pas répondu à une question sur les cyberattaques, ou marquer sa différence sur le MH-17.
En fin de compte, la politique de Donald Trump (effacer la trace de Barack Obama) – retrait de l’accord climat de Paris, menaces commerciales à destination des intérêts européens, retrait de l’accord nucléaire iranien – conduit russes et européens à envisager des relations avec davantage de pragmatisme. Cela ne signifie pas que les désaccords vont cesser, mais circonscrire le champ des désaccords est déjà un premier pas. Sur la Syrie et l’Iran, des compromis peuvent apparaître ; sur l’Ukraine, cela paraît plus difficilement envisageable, alors que des élections y auront lieu l’an prochain. Côté français, une cinquantaine d’accords seront signés à l’occasion du Forum, dans différents domaines. Il reste à voir si cette visite sera suffisante pour refaire de la France un interlocuteur de premier plan pour la Russie.
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