La tuerie tragique de Pittsburgh est-elle de nature à remettre en cause la vente libre d’armes de guerre ?
Le fait que la tuerie de Pittsburgh ait été perpétrée avec une arme de guerre achetée en vente libre relance le débat sur les ventes d’armes aux Etats-Unis et le hastag #GunControl s’est propagé sur les réseaux sociaux. La diffusion des armes aux Etats-Unis atteint des proportions absolument inédites dans le monde. 89 armes pour 100 habitants est le taux le plus élevé au monde. A titre de comparaison, la Serbie et le Yémen, respectivement deuxième et troisième, en sortie de guerre pour l’une, en guerre pour l’autre, présentent des taux qui, bien que déjà très élevés, restent inférieurs à 60 armes pour 100 habitants. Ces armes sont à l’origine de plus de 30.000 morts par an ce qui, rapporté au nombre d’habitants, serait l’équivalent, pour la France, d’un attentat de l’ampleur du 13 novembre 2015, chaque semaine !
La tuerie de Pittsburgh, effroyable par sa violence et d’autant plus abjecte qu’elle est à caractère antisémite, ne conduira pas à l’abandon du célèbre deuxième amendement. Les démocrates américains, qu’on peut difficilement soupçonner de sympathie envers la National Rifle Association, ne le réclament d’ailleurs pas. Toujours est-il que selon le rapport de force qui résultera des Midterm elections, le Congrès pourrait réguler a minima les ventes libres d’armes de guerre. Ce serait en soi un progrès pour un Etat où la sécurité est à la fois un droit individuel et… un bien marchand.