Le nouveau gouvernement russe (PARMENTIER pour L’Orient – Le Jour)

Florent Parmentier revient pour « L’OLJ » sur l’annonce du président russe concernant la réforme de la Constitution.

À la surprise générale, le président Vladimir Poutine a annoncé mercredi dernier une réforme de la Constitution russe. Celle-ci vise notamment à conférer une partie des prérogatives présidentielles au Parlement, qui aura dorénavant le pouvoir de nommer le Premier ministre. Des changements « significatifs » pour lesquels Vladimir Poutine a jugé la Russie assez « mûre ». Dans la foulée de cette annonce pour le moins inattendue, le président russe a également accepté la démission de son Premier ministre Dmitri Medvedev et de son gouvernement. La réforme, qui sera soumise à un référendum, annonce les prémices de la succession de celui qui dirige la Russie depuis maintenant vingt ans. Contacté par L’Orient-Le Jour, Florent Parmentier, docteur en sciences politiques et enseignant à Sciences Po, revient sur ce qui est déjà considéré comme le plus gros bouleversement qu’ait connu la Russie depuis la chute de l’URSS.

Ces amendements constitutionnels représentent-ils une rupture dans la manière d’exercer le pouvoir en Russie ?

Il convient tout d’abord de revenir sur les amendements constitutionnels proposés, allant dans le sens d’une redistribution des pouvoirs. En effet, tout en gardant le cadre d’un régime présidentiel fort, le Parlement verra ses prérogatives augmenter, puisque celle de désigner le Premier ministre lui reviendrait. On peut donc avancer que le rôle de président du Parlement se retrouverait lui aussi renforcé. En outre, le président pourra compter sur un Conseil d’État pour l’appuyer dans sa fonction de contrôle, et il pourrait même démettre des juges suprêmes.

Ces évolutions sont évidemment à interpréter dans le cadre de la succession de Vladimir Poutine, dont le mandat se termine en 2024 et qui ne devrait plus être en mesure de se représenter, ayant atteint la limite du nombre de mandats. Les modifications aboutissent à la distinction entre un Premier ministre qui conduit la politique économique de la nation et un président qui concentre l’essentiel des pouvoirs régaliens. Cette nouvelle organisation devrait permettre, pour Vladimir Poutine, d’éviter une remise en cause radicale de son héritage.

L’intégralité de l’article peut être lue ici.

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