Près d’un mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, la Biélorussie reste toujours en retrait, malgré ses liens étroits avec la Russie. Jouant un rôle de conciliateur, le pays d’Alexandre Loukachenko est accusé de complicité avec Vladimir Poutine. Mais la Russie peut-elle vraiment compter sur son allié ?
(…) Sur le plan culturel, les deux populations, russe et biélorusse, sont proches. Mais, depuis son arrivée au pouvoir en 1994, le président biélorusse Alexandre Loukachenko « n’a pas souhaité fusionner avec la Russie », explique Florent Parmentier, secrétaire général du Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po) et chercheur spécialisé dans l’Europe de l’Est.
« La Biélorussie n’était pas un allié totalement fiable. Poutine s’en méfiait. Et les relations interpersonnelles avec Loukachenko n’étaient pas excellentes », rapporte le chercheur. (…)
L’élection présidentielle biélorusse de 2020 a opéré un tournant. La réélection d’Alexandre Loukachenko est vivement contestée. Le soutien de Vladimir Poutine est essentiel dans son maintien. « Loukachenko doit sa survie à Poutine », résume Florent Parmentier.
Depuis, l’autonomie de la Biélorussie est passée « au second plan » pour Alexandre Loukachenko. Divers accords renforçant les liens économiques entre les deux pays ont été passés tout récemment. Et, alors qu’une grave crise migratoire tend les relations entre la Pologne et la Biélorussie, cette dernière sait que la Russie est son principal soutien. En somme, les destins des deux pays sont « liés », conclut Florent Parmentier.
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