L’invasion russe de l’Ukraine polarise et radicalise l’ensemble du continent : côté européen, elle a cimenté l’UE dans une politique de sanctions proprement historique par son ampleur ; côté russe, elle a accéléré l’intégration de la Biélorussie dans le giron de la Fédération. Et elle rend impossibles les neutralités et les zones intermédiaires entre Russie et UE.
Auparavant fragmenté en plusieurs zones et organisations régionales, l’espace européen semble désormais voué à la construction de deux blocs, auxquels les États adhèrent en fonction de leur rapport à l’opération militaire russe en Ukraine. Tous les Européens sont désormais sommés de prendre parti : pour ou contre l’opération militaire russe ? Pour ou contre les sanctions contre la Russie ? Signe des temps, même des États historiquement neutres s’interrogent désormais sur la possibilité même de rester neutre.
Assiste-t-on pour autant à un retour pur et simple à la Guerre froide ? Sûrement pas, et c’est ce qui fait le danger d’une Europe polarisée : loin de bénéficier de la stabilité d’un continent divisé par un unique Rideau de Fer, elle est aujourd’hui travaillée par de multiples conflits potentiels.
Retrouvez mon analyse sur The Conversation et La Tribune.
