Chute de Marioupol : Kiev peut-il garder le Donbass ? (PARMENTIER – France Culture)

Table ronde d’actualité internationale
Jeudi 21 avril 2022, au 57ème jour de guerre, les autorités russes ont affirmé avoir pris la ville de Marioupol qui faisait l’objet d’un siège depuis plusieurs semaines. « La libération de Marioupol est un succès. » a lancé Vladimir Poutine, sans attendre la confirmation des autorités de Kiev ou la prise de l’immense site métallurgique d’Azovstal qui serait encore entre les mains des forces ukrainiennes.

Que changerait la chute de Marioupol, un port hautement stratégique sur la mer d’Azov ? Kiev a-t-elle les moyens d’éviter que l’armée russe ne prenne le contrôle de l’ensemble du Donbass, après avoir échoué à prendre le contrôle de l’ensemble du territoire et s’être replié sur les régions de l’Est ?

Florian Delorme reçoit Anna Colin-Lebedev, maîtresse de conférences en science politique à l’Université Paris-Nanterre et Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF/ Sciences Po, chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC.

On pourrait qualifier la chute de Marioupol de tournant si et seulement si elle présageait d’une victoire probable d’un des deux camps. Or, on observe au 58ème jour de guerre qu’aucun belligérant n’a les moyens de prendre le dessus sur l’autre » observe Florent Parmentier.

« La Russie est bloquée dans un engrenage qui la pousse vers une fuite en avant : les sanctions ne seront pas levées en cas de cessez-le-feu et l’économie va continuer à décliner, voir à s’effondrer. Pour justifier cette situation auprès de sa population, Moscou a besoin d’une menace extérieure contre laquelle elle doit continuer à être en réaction. » analyse Anna Colin-Lebedev.