Aymeric Dantreuille (avec G.D.)
Le 26/04/2022 à 11:26
La situation diplomatique autour de la guerre en Ukraine se tend. Lundi, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a estimé que Kiev « faisait semblant de discuter » et a averti d’un risque de Troisième guerre mondiale.
Moscou met en garde contre le risque « réel » de Troisième guerre mondiale. C’est l’avertissement lancé ce lundi par Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe. S’il assure que Moscou va poursuivre les négociations de paix avec Kiev, il accuse aussi l’Ukraine de « faire semblant » de discuter.
« La bonne volonté a ses limites. Et si elle n’est pas réciproque, cela ne contribue pas au processus de négociation », assure Sergueï Lavrov, qui se dit persuadé que la guerre prendra fin avec « la signature d’un accord ». Mais si l’Ukraine ne joue pas le jeu comme il l’assure, il existe un risque « grave et réel » d’une Troisième guerre mondiale.
Pas de quoi entrevoir l’ombre d’un apaisement sur le terrain. L’armée russe assure avoir frappé lundi une centaine de cibles en Ukraine, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé le même jour que la victoire ukrainienne n’était qu’une question de temps. Le chef du Pentagone doit s’entretenir ce mardi à Berlin avec ses homologues de 40 pays alliés, tandis que la France a promis des armes lourdes à Kiev.
UN RAPPORT DE FORCE POUR PRÉPARER LES NÉGOCIATIONS?
Cette menace de Troisième guerre mondiale est une manière de peser sur les négociations de paix selon Florent Parmentier, chercheur en géopolitique à HEC.
« On n’est pas encore sur un scénario de Troisième guerre mondiale. Ce type de déclaration, c’est un moyen d’intimider. C’est aussi pour préparer une négociation. Et dans la pratique russe, on ne peut faire des négociations que lorsqu’on a imposé un rapport de force », assure-t-il à RMC.
Sur le terrain des négociations justement, un représentant ukrainien a proposé dimanche une « session spéciale » de pourparlers autour du site d’Azovstal, dernière de poche de résistance des forces ukrainiennes à Marioupol. Une proposition restée sans réponse.