D’après la cheffe du renseignement américain, Avril Haines, le président russe souhaiterait imposer la loi martiale. Quel intérêt Vladimir Poutine aurait-il à l’imposer, et pourquoi n’est-ce pas déjà le cas ?
(…)
Quel intérêt Vladimir Poutine aurait-il à l’imposer ?
Pour Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF et chercheur-associé au Centre de géopolitique d’HEC, la loi martiale pourrait avoir deux impacts sur la Russie : un sur le volet militaire, et un autre sur sa politique intérieure.
Sur le volet militaire, « l’idée générale est assez simple : c’est de mobiliser le plus possible», commence par expliquer le chercheur . En mobilisant plus d’hommes, cela pourrait changer le rapport de force sur le terrain. « En guerre, pour un défenseur, on dit toujours qu’il faut trois voire quatre attaquants pour progresser. S’il n’y a pas ce rapport de force en termes d’hommes, l’échange est très limité ». Concernant la politique intérieure, il faut noter qu’une « partie de la population russe regarde ce qui se passe en Ukraine et parfois détourne la tête. D’autres trouvent la guerre inacceptable. Certains, parmi l’ancienne génération, se disent au contraire que les Russes ne peuvent pas être mauvais, et que s’ils attaquent les Ukrainiens, c’est malgré eux », explique le chercheur.
La mobilisation générale pourrait alors influencer l’opinion publique, qui n’est pas forcément prête : « C’est une chose d’envoyer des soldats faire la guerre, c’en est une autre d’envoyer un enfant sur le front, face à quelqu’un qui n’est pas complètement étranger », pointe alors Florent Parmentier. D’autant que Vladimir Poutine a encore d’autres moyens pour continuer à mobiliser ses troupes. Selon le chercheur, «c ’est pourquoi Vladimir Poutine ne déclare pas la mobilisation générale », il redouterait particulièrement la réaction de sa population : « Et je ne pense pas qu’il souhaite se diriger vers cette alternative ».
L’article peut être lu ici.