Le dragon sino-russe au XXIe siècle : l’Organisation de la Coopération de Shanghaï (PARMENTIER – Atlantico)

L’Organisation de la Coopération de Shanghai s’est réunie dans un contexte très particulier et a affiché son union. Que pèse actuellement cette organisation (en termes de population, d’économie, d’innovation, de force militaire et diplomatique) par rapport à l’Occident ?

L’Organisation de la Coopération de Shanghai, ou OCS, est un groupement d’Etats visant à lutter contre « l’extrémisme, le terrorisme et le séparatisme », et dont la consistance s’est beaucoup renforcée depuis sa création en 2001. Elle comptait au départ 6 membres (Russie, Chine, Kirghizistan, Kazakhstan, Tadjikistan et Ouzbékistan), avec deux vagues d’élargissement, en 2016 (Inde, Pakistan) et en 2021 (Iran). D’autres vagues d’élargissement sont probables, dans la mesure où plusieurs Etats ont fait part de leur intérêt de rejoindre l’institution, dont la Turquie, l’Egypte, l’Afghanistan ou la Mongolie. La Turquie est certainement un cas particulier dans la mesure où ce pays est également membre de l’OTAN.

L’OCS est l’une des organisations régionales créées sous l’impulsion de la Russie, à l’instar de l’Union économique eurasiatique et de l’Organisation du traité de la sécurité collective ; le BRICS est une autre organisation visant à faire contrepoids à l’influence occidentale, incluant la Chine, la Russie, l’Inde, mais aussi le Brésil et l’Afrique du Sud.

Leur poids sur la scène internationale est très important si l’on considère que cette organisation regroupe les deux pays les plus peuplés du monde (avec l’ensemble des membres, 40%), des économies à fort potentiel (30% de l’économie mondiale en parité de pouvoir d’achat), ce qui ne veut pas dire que ce groupement ne souffre pas de faiblesses propres.

A quel point les membres de l’Organisation de la Conférence de Shanghai, Chine et Russie en tête, sont-ils amenés à gagner de l’importance et de la centralité sur la scène mondiale dans différents secteurs ?

Economiquement, les pays membres de cette organisation ont un potentiel de croissance considérable, et disposent de nombreuses ressources. Pour autant, cette organisation reste encore faiblement institutionnalisée, ce qui réduit l’efficacité de la coopération entre les membres. De plus, l’inclusion conjointe de l’Inde et du Pakistan rend ce groupe plus hétérogène, amenuisant les possibilités d’approfondissement. Le dilemme entre élargissement se retrouve ici comme dans le cadre de l’intégration européenne.

En réalité, la Russie peut se positionner comme ce pays indispensable pour accommoder les intérêts chinois et indiens : elle entretient des relations étroites avec la première, mais aussi avec la seconde, notamment en matière de coopération militaire.

L’entretien peut être lu dans son intégralité ici.