Syrie : pourquoi la Russie n’a pas la main sur tout (PARMENTIER pour L’Orient – Le Jour)

Ce début d’année 2018 sera marqué par la question des négociations de paix en Syrie, pour lesquelles Moscou aura nécessairement son mot à dire. Mais la Russie a-t-elle toujours la main ? Florent Parmentier est cité par L’Orient – Le Jour le 31 janvier dernier.

L’article est à lire en intégralité ici.

 

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Après plus de deux ans d’intervention militaire victorieuse aux côtés du gouvernement de Bachar el-Assad en Syrie, il est temps pour la Russie de transformer ces gains militaires en gains diplomatiques. Malgré la présence de plus de 1 500 participants, le congrès de Sotchi ne semble pas avoir eu le résultat escompté. Est-il pour autant prématuré d’affirmer qu’un échec à Sotchi signifie celui, assuré, de Moscou sur le plan politique ? « Rassembler les acteurs en Russie et dire lesquels peuvent se trouver légitimement autour de la table (dont nombre d’“opposants dans le système” parrainés par Moscou) est incontestablement une force, mais la défection de groupes d’opposition et des Kurdes mine l’efficacité de ce format de négociations. Il serait plus juste de parler d’un demi-échec que d’un fiasco total, dans la mesure où l’on peut imaginer Moscou reprendre l’initiative dans le climat de tension diplomatique actuel », estime Florent Parmentier, maître de conférences à Sciences Po Paris et spécialiste de la Russie.

Pour nombre d’observateurs, le fait que le congrès ait eu lieu malgré l’absence de groupes kurdes et d’opposition est la preuve que la Russie tente de faire passer une solution au conflit syrien par Moscou, sans grande considération pour les opposants non tolérés par Damas. Sans davantage de pressions sur le régime syrien pour obtenir des compromis, Moscou risque l’embourbement en Syrie.

Composer avec le reste de la communauté internationale pour atteindre ses objectifs politiques, qui visent à aboutir à une solution négociée et à attirer les investisseurs pour entamer la reconstruction de la Syrie, pourrait s’avérer être une solution viable. « Sur le plan politique, son sommet pour la paix est la preuve d’une diplomatie capable de prendre des initiatives – mais qui ne maîtrise pas l’ensemble du jeu. La Russie n’est pas seule, mais sa capacité d’initiative (militaire, politique et économique) l’a avantageusement positionnée dans un jeu compliqué », avance M. Parmentier, selon lequel la reconstruction de la Syrie ne reposera pas sur la Russie uniquement, mais « se fera également avec bon nombre de capitaux étrangers, plus probablement chinois que russes ».