Géopolitique de la fabrication du droit de l’IA (PARMENTIER pour Ethik-IA)

Florent Parmentier a participé à la conférence « IA, robotisation : une révolution juridique ? », en partenariat avec l’ADIJ (Association pour le développement de l’informatique juridique), qui avait lieu à Sciences Po le 27 mars 2018. Pour rappel, Ethik-IA est une initiative citoyenne qui a proposé cinq clés de régulation pour construire un cadre éthique de l’IA.

Naturellement, l’idée de lier géopolitique et droit n’est pas nouvelle : après tout, Montesquieu, dans L’esprit des lois, n’hésite pas à établir ce rapport entre les climats (la géopolitique) et les régimes politiques (le droit). La présentation rappelle que des changements technologiques radicaux peuvent engendrer des altérations des positions géopolitiques des différents Etats, ce qui ne sera pas sans conséquence pour le système juridique qui se met en place.

En matière technologique, « Celui qui domine la vitesse dominera les standards. »

  • Les Etats-Unis font la course en tête avec ses géants de la technologie (GAFA et IBM) et des investissements massifs
  • La Chine a également des prétentions à devenir la première puissance de l’IA au monde, grâce au BATX et des investissements massifs ;
  • La Russie entend utiliser son potentiel scientifique pour développer son influence, notamment en matière d’armement. En témoigne la déclaration de Vladimir Poutine en septembre dernier ; selon le Président russe, « qui domine l’intelligence artificielle domine le monde ».
  • Les Européens sont-ils dans la course ? Peuvent-ils se lancer dans la course au développement de l’IA éthique, comme elle a su devenir un acteur leader sur la problématique du changement climatique ? Ou est-il trop tard (faute de plateformes de taille critique) et faut-il déjà préparer les révolutions d’après (comme le propose le JEDI) ?

Il faudrait sans doute évoquer le fait que toutes les entreprises n’ont pas le même usage de l’IA, et que les grands acteurs n’ont pas la même conception du leadership économique et de la puissance militaire. La question de la géopolitique de la fabrication du droit revient donc à concevoir le triangle géopolitique – droit – technologie.