Alors que les soupçons de collusion de la campagne électorale de Donald Trump et la Russie feuilletonnent le mandat du président américain, comment appréhender cette situation du point de vue russe. Dans le cas où ces soupçons étaient fondés, qu’est-ce que la Russie y a gagné depuis l’élection de Donald Trump ?
Les accusations de collusion viennent de loin, et convainquent une large part des Américains aujourd’hui : selon un sondage du Wall Street Journal, près de 62% de l’opinion publique américaine pense que Donald Trump n’a pas été honnête dans le cadre de l’enquête menée par le procureur spécial Robert Mueller, en dépit de la défense de son avocat Rudolph Giuliani et des accusations de « chasse aux sorcières » émanant du Président lui-même.
Pendant la campagne, Donald Trump avait effectivement détonné, dès les primaires, en se distinguant très nettement du discours traditionnel des Républicains. Il avait notamment déclaré qu’il considérait que Vladimir Poutine était un bien meilleur dirigeant que Barack Obama, et que lui serait en mesure d’effectuer un rapprochement en ligne avec les intérêts américains.
S’il a été élu avec cette ligne, il est évident qu’elle ne fait pas l’unanimité au sein de son camp. On trouvait parmi les adversaires les plus déclarés de Donald Trump le Sénateur John McCain, ancien candidat républicain à la présidentielle en 2008 et disparu en août dernier. Dès lors, le soupçon ne pouvait que régner à l’égard de Donald Trump et de son entourage, où les démissions ont été nombreuses depuis le début de son mandat.
La question est de savoir si les dirigeants russes espéraient vraiment changer cet état de fait. Vladimir Poutine est arrivé au pouvoir lorsque Bill Clinton était encore le Président des Etats-Unis ; Donald Trump est son 4e Président. Dans ce contexte, on peut avancer qu’il connaît parfaitement le système américain, et que son objectif était avant tout de faire barrage à Hillary Clinton, qu’il avait accusé d’ingérence lors des élections en décembre 2011.
A défaut de gagner quoi que ce soit, les élites russes ont néanmoins obtenu des résultats recherchés : l’autorité des Etats-Unis en tant que garant du système international s’est affaiblie, et la vie politique américaine s’est hystérisée avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. En outre, ce dernier tâche de faire de la Chine la principale concurrente des Etats-Unis, un rôle traditionnellement dévolu à la Russie ; si ce résultat se confirmait, Moscou apparaîtrait comme une puissance moins menaçante.
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