Le 25 juillet, le nouveau président ukrainien Volodomyr Zelensky décrochait son combiné pour répondre à Donald Trump… et s’entendait demander une discrète enquête sur Joe Biden. Que dit cette affaire des relations entre les deux pays, depuis l’ère Obama dont Biden était le vice-président?
Laissons un instant la procédure de destitution de Donald Trump suivre son cours aux Etats-Unis, et sa guerre des mots et des tweets – , dernier en date: Donald Trump dit être victime d’un coup d’Etat. Observons cette fois cette affaire depuis l’Ukraine.
Imaginons non pas Donald Trump prenant son téléphone le 25 juillet dernier pour appeler son homologue ukrainien, mais bien Volodymyr Zelensky décrochant son combiné à la maison aux Chimères, qui sert de lieu de résidence présidentiel à Kiev… remerciant le président américain qui le félicite de sa large victoire à la présidentielle quatre jours plus tôt avec 73% des voix au second tour…. lui renvoyant les compliments puissance dix… et s’entendant dire par Donald Trump qu’il serait bon qu’il enquête discrètement sur Hunter Biden, le fils du grand rival démocrate de Trump Joe Biden.
Pendant cinq ans, de 2014 à 2019, Hunter Biden fut membre du Conseil d’administration d’une entreprise gazière privée, Burisma. Cette entreprise est au cœur de « l’affaire » américano-ukrainienne aujourd’hui: c’est en ouvrant une enquête contre la corruption dans ce grand groupe gazier, que le procureur général ukrainien se fait démettre de ses fonctions. Il accuse aujourd’hui Joe Biden d’avoir œuvré à son licenciement. Et c’est cela que Donald Trump a cherché à savoir, pour mettre en difficulté son grand rival démocrate…
« Dès 1991 et la chute de l’URSS, l’Ukraine fait partie des principaux pays à qui les Etats-Unis versent de l’aide : aide au développement et à l’industrie, et aide à la lutte contre la corruption. (…) Viktor Shokin qui était jusqu’en 2016 le procureur général, a voulu lutter contre la corruption et a ouvert une enquête sur l’entreprise Burisma dont le fils de Joe Bident était l’administrateur. Joe Biden, qui était vice-président américain à l’époque, a pu obtenir sa démission – c’est ce qu’on a pu comprendre. Du point de vue du débat politique en Ukraine, il y a l’idée selon laquelle il y a là une forme de chantage néfaste, difficile à interpréter car à la fois on leur demande de lutter contre la corruption mais en même temps on attaque pour des raisons plus ou moins justifiables, l’un des principaux acteurs de cette lutte » Florent Parmentier
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