La Pologne en Europe, notable ou rebelle? (BRET – Commentaire)

La Pologne s’interroge encore sur sa place en Europe. «Premier de la classe» envié parmi les États membres ayant adhéré à l’Union européenne lors du «Grand élargisse- ment» de 2004, le gouvernement actuel entretient pourtant des relations tumultueuses la Commission ainsi qu’avec les États membres fondateurs. Elle a développé un double complexe paradoxal, l’un de supériorité en raison du « miracle polonais » et l’un de mar- ginalité car elle se perçoit elle-même comme étant encore traitée comme un «Nouvel État-membre », plus de quinze ans après son adhésion.

La Pologne s’interroge à haute voix sur son destin européen car elle est aujourd’hui prise entre trois campagnes électorales majeures : d’une part, les élections européennes du 26 mai dernier et les législatives du 13 octobre dernier marquées toutes deux par de larges victoires du Parti Droit et Justice (PiS) et, d’autre part, la présidentielle de mai 2020 où le président PiS sortant, Andrzej Duda est favori. Toutes ces campagnes placent le rôle de la Pologne sur le continent au centre des préoccupations.

Devenue en une décennie un acteur incontournable de l’économie et de la politique en Europe, la Pologne a encore à choisir son identité politique au sein de l’Union euro- péenne. D’un côté, elle est résolument européenne notamment parmi la population. Avec l’accession de Donald Tusk à la présidence du conseil européen, elle a définitivement accédé au statut de notable de l’Union, au côté des États fondateurs. Mais d’un autre côté, son atlantisme radical, son attachement profond et sourcilleux à la souveraineté nationale lui donne un statut de rebelle ou de maverick que le parti au pouvoir cultive mais qui la marginalise politiquement.

Entre franc-tireur et notable, la Pologne doit encore choisir sa place en Europe.

Retrouvez l’analyse ici: Bret Pologne Commentaire Mars 2020

 

logo.png