Alexandre MANCINO, vous êtes Président du Cercle Orion. Au début de cette crise, le rassemblement que vous avez souhaité afin de discuter des enjeux de la crise sanitaire s’est avéré plus large que prévu. Pouvez-vous parler de ce projet et de sa dynamique ?
La crise sanitaire actuelle est la plus grave depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle était à bien des égards imprévisible. Lorsque le confinement a été déclaré, une question m’a taraudé l’esprit. Je souhaitais prendre ma part en agissant sur le plan des idées pour analyser ce qui nous arrivait et en anticiper toutes les conséquences. Il est évident que la manque de recul n’a pas aidé puisque je n’avais aucune idée concrète de ses implications sur le court et long terme. Mais je souhaitais agir et initier un mouvement de réflexion pour ne pas rester passif face à l’impuissance.
Très vite, j’ai lancé un appel pour le « Manifeste du Monde d’après » aux membres du Cercle Orion que j’ai créé il y maintenant trois ans. Il s’agit d’un réservoir d’idées indépendant, véritable agora citoyenne visant à promouvoir l’engagement de la jeune génération, créé en janvier 2017 et dont le but est de perdre part au débat intellectuel et de contribuer à la compréhension des enjeux du XXIe siècle pour agir et être source de propositions concrètes pour l’avenir.
Je n’avais initialement aucune idée de la dynamique que le projet allait prendre et n’avais pas d’attente spécifique quant à cet appel. Tout juste s’agissait-il d’une volonté d’action et de participation au débat public dans cette phase si particulière qui s’ouvrait alors.
Dès mon premier appel, j’ai engagé les jeunes diplômés d’HEC Paris, cercle de diplômés que je préside rassemblant les cinq dernières promotions sorties de l’Ecole, très vite rejoints par Sciences Po Alumni (dont je viens de prendre la présidence du cercle des jeunes diplômés également).
Jour après jour, semaine après semaine, la dynamique n’a cessé de croître pour atteindre au final plus de 200 contributeurs ayant répondu à l’appel, des jeunes et des moins jeunes.
Avec mon équipe, nous avons créé 14 thématiques (politique, économie, social, finance, entrepreneuriat, santé, géopolitique, droit, philosophie, environnement, Europe, Management, digital, égalité femmes-hommes) dans lesquelles les contributeurs se sont investis chaque semaine à travers des visioconférences. Chaque coordinateur avait à charge la bonne marche de l’avancement général des travaux. Une déclinaison en causes de la crise que nous traversions tout d’abord puis en recommandations palpables dans chaque thématique.
Ces réunions de travail ont nécessité un engagement sans faille des contributeurs et de mon équipe de coordinateurs et ont été ponctuées de plénières en visioconférences au cours desquelles le Cercle Orion a eu l’opportunité d’entendre des personnalités membres du comité de parrainage du « Manifeste du Monde d’après » parmi lesquelles Bertrand BADIE, Bernard STIRN, Florent PARMENTIER et Bénédicte FAIVRE-TAVIGNOT.
La dynamique du projet a été croissante et je ne m’attendais honnêtement pas à ce mouvement. Je suis convaincu que la jeune génération a la responsabilité de prendre part aux enjeux du monde, surtout en ce contexte de crise sanitaire sans précédent. C’est le projet qui est porté par le Cercle Orion et qui s’est matérialisé pendant ces trois mois de confinement.
Quelle a été votre plus grande surprise au cours de cette période ?
La dynamique exponentielle a été une réelle surprise : celle de voir que des jeunes et moins jeunes avaient envie de s’engager sur le plan des idées après avoir pris conscience que cette crise allait définitivement déboucher sur un monde d’après différent de celui dans lequel nous avions vécu jusqu’à présent. Cette énergie collective qui a été créée et qui est demeurée depuis ces longs mois a été une très grande satisfaction.
Vous lancez un livre à l’issue de cette réflexion collective. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
J’aurai l’occasion de présenter le projet de livre dans les prochains mois. Celui-ci alimentera les idées destinées à penser l’après-crise.
S’agissant du Manifeste, le fascicule comprend aujourd’hui près de 1000 pages que nous allons mettre en forme pour être au rendez-vous des grands chantiers de la reconstruction à la rentrée et idéalement le publier chez un éditeur en version papier. Les contributeurs attendent de moi que ce projet ait un impact et que leurs travaux puissent être visibles. Nous allons dès la rentrée entamer une grande campagne de communication autour de nos conclusions avec des événements hebdomadaires en rapport avec nos parties. La communication sera segmentée semaine après semaine au cours desquelles nous aurons besoin de tous les relais presse et médiatiques pour présenter nos travaux. L’heure est désormais au dépassement du projet, à sa pérennisation sur du long terme et à la consolidation de la dynamique collective pour en faire un projet pérenne qui puisse avoir l’impact escompté. Nous aurons besoin pour ce faire de toutes les bonnes volontés !
Le dossier de presse se trouve : Dossier de présentation_Manifeste_Cercle Orion
EurAsia Prospective 