Où est Maria Kolesnokova ? (PARMENTIER – France 24)

Jour 31. Lundi 7 septembre, l’une des principales opposantes, Maria Kolesnikova, a été arrêtée alors qu’elle devait se rendre en Ukraine. Plusieurs hypothèses circulent sur cet enlèvement, dont il est difficile de discerner les contours exacts.
Deux constats s’imposent dans la présente situation.
L’intimidation des leaders de l’opposition ne date pas d’hier. Littéralement, les principales menaces électorales ont été écartées avant le scrutin. Svetlana Tsikhanovsaïa a dû s’exiler en Lituanie, visiblement apeurée. Elle tente, depuis l’extérieur, d’alerter l’opinion européenne sur le sort des Biélorusses (conférence au Parlement, puis au Conseil de l’Europe). La question est, face à cette mobilisation sociale, comment l’appareil d’Etat réagira. L’ordre a-t-il été donné tout en haut, ou est-ce une initiative d’un des services de sécurité ? Est-ce le fruit de la violence froide délibérée ou la preuve qu’une partie de l’appareil répressif d’Etat est en train de perdre son sang froid ? La question est d’importance pour la dynamique politique qui se met en place.
Ensuite, quelle sera la réponse européenne à la présente situation ? Entrer trop tôt dans le jeu des sanctions, c’est se priver de leviers pour la suite. En matière de sanctions, il faut frapper juste – contre les bonnes personnes en utilisant les bons leviers. Et les sanctions sont parfois une solution de facilité. Néanmoins, la conjonction de l’empoisonnement de Navalny et de cette crise annonce de nouvelles tensions. Un dialogue stratégique franco-russe est nécessaire (l’absence de dialogue n’ayant eu aucun effet positif pour le continent) mais il doit aussi prendre en compte les inquiétudes de nos partenaires pour avancer. La réponse à la crise biélorusse est donc un test important pour l’Europe.