Depuis le 27 septembre, l’Arménie et l’Azerbaïdjan s’affrontent au Haut-Karabagh. Ce territoire peuplé d’Arméniens, placé sous contrôle azéri à l’époque de l’Union soviétique, a déclaré son indépendance en 1992, et s’est uni à l’Arménie en 1994, après une guerre sanglante. Vingt ans plus tard, l’Azerbaïdjan est décidé à le reconquérir, en bénéficiant du soutien turc et de la neutralité russe, explique Florent Parmentier, secrétaire général du Cevipof-Sciences Po et spécialiste de la géopolitique de l’Europe. Entretien avec Pierre Jova.
L’Arménie et l’Azerbaïdjan se bombardent l’un l’autre, à un niveau inégalé depuis la guerre de 1992-1994. Assiste-t-on à une reprise d’un conflit gelé, ou à une succession d’escarmouches ?
Il est toujours impropre de parler de « conflit gelé ». Il ne faut pas oublier qu’en avril 2016, l’Arménie et l’Azerbaïdjan s’étaient violemment affrontés pendant quatre jours. L’armistice, localement, n’est qu’une pause entre deux phases de conflit. C’est donc un conflit non résolu, entre deux pays, et au-delà, entre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et le principe d’intangibilité des frontières. L’Arménie revendique son union avec la minorité arménienne du Haut-Karabagh, au nom d’une géographie historique et culturelle. L’Azerbaïdjan défend l’intégrité de son territoire et s’appuie sur le droit international, car l’Onu ne reconnaît pas l’indépendance du Haut-Karabagh. Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est un changement du rapport de force entre les deux forces en présence : l’Azerbaïdjan a les mains libres pour attaquer l’Arménie.
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