Le cessez-le-feu dans le Haut-Karabakh est finalement advenu, après 6 semaines de combats entre Arméniens et Azerbaïdjanais. La défaite de l’Arménie était somme toute logique compte-tenu des ressources économiques dont bénéficie l’Azerbaïdjan et de l’investissement militaire de cette dernière. Il sera difficile pour le Premier ministre de se maintenir au pouvoir suite à cette défaite, faute d’armes et de main d’oeuvre.
Ce conflit se termine incontestablement à l’avantage de l’Azerbaïdjan, qui n’avait pas pu avancer autant en avril 2016 lors du précédent conflit opposant les deux Etats au sujet de cette région dont le statut ne fait pas l’objet d’un accord depuis le cessez-le-feu de 1994. Le fait d’avoir abattu un hélicoptère russe a certainement refroidi l’Azerbaïdjan, qui n’ira pas jusqu’à Stepanakert. Les modalités du cessez-le-feu, les corridors, le retrait arménien et les gardiens de la paix sont en train de se déployer.
La Russie peut rappeler son rôle indispensable dans l’espace post-soviétique, mais la Turquie a incontestablement pris sa place dans ce conflit, au détriment des acteurs du groupe de Minsk (Russie, Etats-Unis, France) et de l’OSCE. Le groupe de Minsk n’est pas mentionné dans l’armistice signé. Un nouvel équilibre régional est donc en place, dont les règles du jeu ne sont pas toutes écrites. Pourra-t-il assurer la stabilité et la prospérité de cet espace ? Les gardiens de la paix russes et turcs empêcheront toute reprise des hostilités, mais un plan de réhabilitation régional manque grandement.

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