Rencontre entre Emmanuel Macron et Boris Johnson : comment résoudre les tensions sur la crise de la pêche ?
Il y a sans doute une part délibérée de mauvaise foi de la part des Britanniques, qui doivent trouver un exutoire facile pour expliquer les pénuries d’essence et de nourriture au Royaume-Uni. « C’est de la faute de la crise Covid » et « maudits Français » sont les explications, un peu courtes, du gouvernement britannique.
En cause ? La question de l’exploitation des ressources maritimes, dans la zone économique exclusive britannique, au sein de laquelle les pêcheurs français doivent à présent obtenir une licence pour pêcher. La tension est montée ces derniers jours, suite aux représailles françaises : il est envisagé, au 2 novembre, de refuser le débarquement des navires britanniques dans les ports français, de renforcer les contrôles douaniers, de restreindre l’accès à l’électricité dans les îles anglo-normandes. L’Ambassadrice de France a été convoquée à Londres. La partie britannique a monté en épingle une affaire au sujet d’une lettre de Jean Castex à Ursula von der Leyen.
A ne pas respecter les traités qu’elle a négociés, Londres sera considéré comme un partenaire moins fiable. C’est vrai de la pêche avec la France, comme du protocle nord-irlandais avec l’Irlande. Ce sont les pêcheurs artisanaux des deux côtés qui font les frais de la situation, car si les pêcheurs français sont gênés, 80% des poissons britanniques sont à destination des pays européens… Pour autant, s’il y a un différend franco-britannique de plus, le conflit connaîtra vite ses limites et nous retrouverons les Anglais au prochain tournoi des Six nations avec la même détermination que chaque année. Les meilleurs ennemis de part et d’autres, objet réciproque de détestation et de fascination. Le propre père de Boris Johnson n’a-t-il pas pris la nationalité française en 2020 pour manifester sa désapprobation du Brexit en cours ?
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