FIGAROVOX/ENTRETIEN – Un haut responsable américain a affirmé que Moscou se préparait à lancer 175.000 hommes sur l’Ukraine. Le chercheur Florent Parmentier décrypte les visées de la Russie sur son voisin.
Florent Parmentier est secrétaire général du CEVIPOF et chercheur-associé au Centre de géopolitique d’HEC. Son dernier ouvrage s’intitule La Moldavie à la croisée des mondes (avec Josette Durrieu).
Entretien de Jeanne Sénéchal

Le Figaro.- La situation est encore montée d’un cran à la frontière entre la Russie et l’Ukraine. Que se passe-t-il sur place?
Florent Parmentier.- La Russie procède à des manœuvres au sein de son territoire, ce qui n’a rien de condamnable dans les faits. En revanche, ce sont les intentions qu’on lui prête derrière qui inquiètent. Celles de continuer ce qu’elle a commencé en 2014 et en profiter pour lancer une attaque sur le territoire ukrainien, avec des troupes qui sont à la fois au sud, en Biélorussie, à l’Est et au nord de l’Ukraine. Concrètement, ce n’est pas la première fois que nous assistons à ce type de manœuvres, comme au printemps dernier, mais cela n’avait heureusement pas eu de conséquences.
Que souhaite réellement Vladimir Poutine ?
La Russie cherche à tester la situation. Elle essaye de répondre à deux trois développements militaires qu’elle a connus récemment, comme les drones turcs, la présence militaire accrue de l’Otan dans la mer Noire ou encore celle des bombardiers américains à 20 kilomètres de la Russie.
Il y a quelques semaines, Vladimir Poutine a exprimé vouloir des garanties de sécurité sur son territoire. La définition de lignes rouges est en train de se jouer des deux côtés : du côté des États-Unis, la ligne rouge est la souveraineté de l’Ukraine. Du côté de la Russie, on souhaite exclure le rapprochement de l’Otan avec l’Ukraine, considéré comme inacceptable.
L’entretien peut être consulté dans son intégralité ici.