Emmanuel Macron a-t-il les moyens d’agir sur les tensions à la frontière entre la Russie et l’Ukraine ? Le président français rencontre aujourd’hui son homologue russe Vladimir Poutine. C’est la première fois que le chef de l’Etat se rend à Moscou.
Emmanuel Macron pourrait demander un assouplissement des règles sur la ligne de front, pour les civils qui vivent de part et d’autre
Ce sera un tête-à-tête au Kremlin, a priori sans conseiller. Alors que la France préside ce semestre l’Union Européenne, Emmanuel Macron se rendra ensuite demain à Kiev puis le lendemain à Berlin pour rencontrer les dirigeants ukrainien et allemand. Cette rencontre, dit-on à l’Elysée n’a pas pour objectif « de tout régler » mais de « se donner les éléments suffisants pour dire qu’on a les moyens » de faire baisser la tension. Cette rencontre est en soi une bonne chose, fruit des efforts de Paris pour maintenir le dialogue avec Moscou, analyse un observateur, mais bien que président en exercice de l’Union Européenne, Emmanuel Macron aura du mal à se faire entendre.
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Selon le géopolitologue Jean Radvanyi, les Russes considèrent que « l’Europe s’est remise à l’Otan et donc à la direction américaine en matière de politique étrangère, ils estiment qu’il n’y a plus de voix européenne ». Au cœur des discussions avec Moscou, la question du Donbass aux mains des séparatistes pro-russes. Emmanuel Macron pourrait demander un assouplissement des règles aux 7 points de franchissement de la ligne de front, pour les civils qui vivent de part et d’autre. Toutefois il n’y aura pas de mesure spectaculaire à attendre, estime Florent Parmentier, secrétaire général du Centre de recherches politiques de Sciences Po : « on n’obtiendra pas le retrait de troupes de la frontière, ce serait bien présomptueux de penser qu’on peut obtenir ce type de concession. A part ne pas augmenter la présence militaire, les gains que peut espérer Emmanuel Macron sont certainement limités ». Le président français sera demain à Kiev pour rencontrer le président ukrainien Zelenski puis le soir à Berlin pour faire le point sur ces discussions avec le chancelier allemand Scholz et le président polonais Duda.
Marc Teddé
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