Espace aérien fermé, risque de «coup d’État»… La Moldavie doit-elle craindre la Russie ? (PARMENTIER – Europe 1)

Mardi, la présidente moldave Maia Sandu a décidé de fermer l’espace aérien de cette petite république frontalière de l’Ukraine, craignant une tentative de « coup d’État » fomenté par la Russie. De quoi interroger sur les risques réels encourus par ce petit pays de trois millions d’habitants qui cumule les fragilités.

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Néanmoins, l’hypothèse d’une manœuvre militaire, initiée par la Russie dans cette région, reste peu probable selon Florent Parmentier, chercheur associé au Centre de géopolitique d’HEC et co-auteur de l’ouvrage La Moldavie à la croisée des mondes. « Le nombre de soldats en Transnistrie reste très limité, un peu plus d’un millier. Difficile pour eux d’avoir un réel impact. S’ils venaient à attaquer la Moldavie, on peut imaginer que l’armée ukrainienne pourrait les écarter assez facilement ». En revanche, si Moscou venait à envoyer directement l’armée russe en Transnistrie, la menace deviendrait bien plus concrète. Mais cela supposerait de devoir traverser l’ensemble du territoire ukrainien où les soldats russes sont déjà bien occupés.

En Moldavie, Moscou ne semble donc pas en mesure d’instaurer par la force un pouvoir qui lui serait favorable. « Ni l’Ukraine, ni la Roumanie ne pourraient l’accepter. Or la Moldavie est enclavée entre ces deux pays. Dans une telle situation, il est très difficile d’envisager autre chose qu’une reddition de ce pouvoir », estime Florent Parmentier.