Sport et politique en 2018: 3 événements à ne pas manquer (1/4)

Pour la géopolitique du sport, 2018 est un cru prometteur. Trois événements sportifs internationaux jalonneront la période qui s’ouvre : les Jeux Olympiques d’hiver en Corée, en Australie, les Jeux du Commonwealth et le Mondial de football en Russie. Trois régions importantes pour le sport de haut niveau. Et trois points chauds pour les relations internationales. En effet, chacun de ces événements cristallisera une ou plusieurs crises : les Jeux se dérouleront à quelques kilomètres de la puissance nucléaire de la Corée du Nord ; le Mondial sera organisé par un pays sous sanctions économiques, financières et sportives ; quant aux Jeux du Commonwealth, ils seront accueillis par pays qui reconstruit ses capacités militaires face à la Chine et mettre en avant le Royaume-Uni en plein Brexit.

Retrouvez l’article de synthèse sur The Conversation : Bret The Conversation

The_Conversation_logo.png

 

La portée diplomatique, économique, symbolique et culturelle des grands événements sportifs internationaux est désormais bien connue, notamment grâce aux travaux de Pascal Boniface. Qu’il s’agisse des Jeux de Berlin utilisés, en 1936, par le régime nazi pour célébrer sa puissance, des Jeux de Moscou et de Los Angeles de 1980 et 1984 où les tensions de la Guerre Froide se sont exprimées sous la forme de boycotts (respectivement des Etats-Unis et de l’URSS), de la démonstration de force de la République Populaire de Chine par les Jeux de Pékin en 2008 ou encore de l’organisation de l’Euro de football par la Pologne et l’Ukraine en 2012 pour manifester le renouveau de l’Europe orientale dans tous les cas, les compétitions sportives internationales fortement médiatisées ont constitué des événements politiques. Elles ont servi tout à la fois de caisse de résonance pour les évolutions du monde mais aussi d’arène aux rivalités géopolitiques.

dzs.jpg

Les idéaux pacifiques de Pierre de Coubertin espérant utiliser les Jeux Olympiques comme trêves entre Etats sont malheureusement restés lettre morte. Les enjeux financiers, les scandales liés au dopage, à la protection de l’environnement ou aux dépenses somptuaires menacent depuis longtemps de ternir l’image de ces compétitions. C’est que sport est bien plus que du sport : c’est de la politique, de l’économie, de la diplomatie et de la communication. S’il faut se garder de mépriser ces événements, il convient également d’en mesurer les limites : ces compétitions tendent un miroir déformant mais éclairant sur l’état du monde. C’est qu’en politique, la perception est une grande partie de la réalité.

download.jpg

Au seuil de 2018, prenons donc le temps d’analyser les enjeux géo-politiques et géo-économiques  des compétitions qui s’annoncent en février, en avril et en juin-juillet. 

Demain : des JO d’hiver à l’ombre de la Corée du Nord…

Re