Russie – Ukraine : intimidation politique ou prélude à une attaque ? (PARMENTIER – France 24)

Florent Parmentier a été invité le 2 décembre 2021 sur France 24 dans le journal de 21h.

Au printemps dernier, des exercices militaires russes avaient fait craindre la reprise d’un conflit de haute intensité en Ukraine. Le conflit est heureusement resté de basse intensité (la violence n’ayant, hélas, jamais cessé depuis 2014).

Dans cette crise, la Russie entend définir ses « lignes rouges » en matière de « garanties de sécurité » : face aux drones turcs, acquis par l’Ukraine, face à la présence grandissante de l’OTAN dans la mer Noire, face aux bombardiers stratégiques à 20 km de la frontière russe, Moscou souhaite des garanties.

Toutefois, c’est en Ukraine que la guerre a pris place, et qu’elle traumatise profondément la société. Au nord, au sud et à l’est du territoire, la pression russe se fait sentir. La ligne rouge en Ukraine consiste à ne pas disparaître dans un Etat non-viable, semblable à la Bosnie aujourd’hui ; la situation de l’Ukraine a des dynamiques internes, et ne se résume pas à un arbitrage entre les Etats-Unis et la Russie.

Comment, du coup analyser les tensions actuelles ? Une logique de confrontation, annonçant un nouveau conflit ? Ou est-ce un prélude à une négociation entre le Président russe et le Président américain, comme en juin dernier à Genève ?

Réponse probable : le coût du conflit serait important pour la Russie en cas d’attaque. Déstabiliser l’Ukraine, en revanche, semble à portée de main, avec une efficacité certaine, et peut rapporter un sommet bilatéral à la clé avec l’interlocuteur recherché, les Etats-Unis. En espérant qu’il n’y ait pas d’erreur de calcul de chaque côté…